Journée internationale d’étude
Ernest
Cœurderoy
(1825-1862)
Écrivain visionnaire,
Homme politique,
Fils du Tonnerrois et de l’Auxerrois
Auxerre
Abbaye St-Germain
Samedi 12 octobre 2002
Entrée libre
Médecin, écrivain et homme politique originaire du Tonnerrois, mort prématurément en exil, Ernest Cœurderoy (1825-1862) est aujourd’hui injustement oublié.
Ses livres (Hourra !!! ou la révolution par les Cosaques, Jours d’exil…) ne sont plus connus que des spécialistes et des collectionneurs.
Et pourtant. Cœurderoy est un témoin de premier plan de la période tourmentée qui suit la révolution de 1848. Ayant fait sien le parti des révolutionnaires vaincus, il doit fuir son pays et vivre en proscrit.
Son œuvre n’en est pas moins celle d’un vibrant héritier des Lumières, préoccupé par la question sociale, celle d’un républicain intransigeant, et surtout d’un sombre visionnaire qui prédit à la vieille Europe le plus tragique des destins après l’écrasement des espérances populaires en juin 1848.
La redécouverte de ce « vaincu de l’histoire » s’impose après tant d’années de purgatoire.
C’est à cette réhabilitation que veut contribuer cette journée d’étude.
Programme du colloque
Matin
8h30 Ouverture des portes
9h Allocutions de bienvenue
9h15 Alain Brossat (philosophe, Université Paris 8 Saint-Denis)
Cœurderoy en son temps
9h45 Olivier Meuwly (historien, Lausanne)
Le romantisme libertaire d'Ernest Cœurderoy
10h15 - 10h30 Pause
10h30 Daniel Colson (sociologue, Université de Saint-Étienne)
De Cœurderoy à G. Simondon - lectures croisées
11h Marianne Enckell (CIRA, Lausanne)
Cœurderoy vu par ses proches (une correspondance de Max Nettlau et Jacques Gross)
11h30 Georgette Chevallier (Académie fleurimontane, Annecy)
Cœurderoy et la Savoie
12 h Départ en car pour le lieu du repas
Pour s’inscrire au repas, nous contacter aussi rapidement que possible au 03 86 52 81 72
Après-midi
14h Jean-Pierre Arthur Bernard (politiste, IEP Grenoble)
Le bestiaire de Cœurderoy
14h30 Marc Vuilleumier (historien, Université de Genève)
Ernest Cœurderoy et sa place au sein de l'émigration républicaine
15h André Matton (historien du Tonnerrois)
À propos de la famille Cœurderoy
15h30 Pierre-Jacques Derainne (historien, Université de Dijon)
La figure de l'envahisseur barbare chez Cœurderoy
16h-16h15 Pause
16h30-17h15 Table-ronde animée par Jean-Louis Déotte (philosophe, Université Paris 8 St Denis)
17h15 Conclusions des travaux : Alain Brossat.
Les séances de travail seront présidées le matin par Michel Cordillot (Université Paris-8 Saint-Denis) et l'après-midi par Alain Lotscher (libraire éditeur)
19h Apéritif républicain à l’invitation de la Municipalité d’Auxerre
Quelques extraits de l'oeuvre d'Ernest Coeurderoy
« Compris parmi les accusés du 13 juin, je fus sollicité d'échapper par l'exil à la déportation qui m'attendait. S'exiler, c'était fuir la désespérante oisiveté et l'ennui poignant de la prison, c'était m'épargner la vue de ma mère de l'autre côté d'une grille. Je partis donc. Aussi bien, j'étais suspect, ce qui me rendait à charge aux braves gens qui me cachaient.
Changer de nom, telle est la première et la plus pénible des épreuves de l'exil. Pour la comprendre, il faut l'avoir subie. Se séparer de son nom, c'est se séparer de son corps et de son cœur, c'est briser avec son passé, s'isoler d'avec le présent, se couper de tout avenir, abdiquer sa liberté, se renier. Renoncer à son nom, c'est renoncer à tout rapport avec les hommes. » (Jours d’exil)
« Voulez-vous que je vous révèle notre plus intime secret, à nous, proscrits ? Nous avons honte d'être appelés Français depuis Juin 1848. Moi, du moins, j'ai bien souvent caché que je l'étais. »
« Sur ce, Vive l'universelle Guerre ! Vive l'universelle Révolution ! Et vivent les Cosaques qui nous apportent l'une et qui forceront l'autre! Ne sont-ils pas nos frères ? »
(Hourrah !!!)